Prédateur.
Je peux prendre la forme d'un énorme tigre blanc anthropomorphe. Mes cinq sens sont alors fortement décuplés, tout comme mon agilité et ma vitesse. Je deviens le chasseur ultime, celui auquel on n'échappe pas. Toutefois, garder la transformation active demande de l'énergie de manière croissante, plus le temps passe, plus la fureur me gagne et m'aveugle, si bien qu'il m'est possible de m'en prendre à mes alliés ou à d'autres personnes se trouvant là au mauvais moment. Quel dommage, ahah !
Sous ma forme humaine, de manière passive, mes sens et autres sont déjà au dessus de la normale, ce qui me rend tout de même redoutable sans avoir recours à ma transformation.

Petit détail. Lors de ma transformation, j'ai beau davantage ressembler à un être masculin, je deviens seulement asexuée. Sinon je suis bien une femme !

Vision. (futur)
Dans le futur, l'oeil que j'ai perdu se manifestera, me donnant une vision à 360° et me permettant par la même occasion de passer à une vision thermique de mon environnement. Tout cela me permettra de parfaire l'art de la chasse auquel je m'adonne depuis de nombreuses années. A force de m'entraîner, je pourrais même me déplacer de manière invisible pendant un temps, certes limité, mais tout de même conséquent. Je vois le monde, mais lui ne le peut.

Claws.
Ce sont des griffes rétractables, fixées à mon avant-bras gauche. On pourrait se dire qu'elles me sont inutiles sous ma forme animale, mais je les chéries trop pour ne pas les utiliser.

One Flesh.
Une dague ordinaire ornée de pointes, elle ne semble rien avoir de particulier.

One Flesh (futur).
Le potentiel de la dague a fini par être éveillé. Comment? C'est encore un mystère qu'il me faudra élucider. Toujours est-il que cette arme est devenue une tête chercheuse : à moins de rencontrer un autre corps dans lequel se planter (cela peut également être un élément du décor), elle suivra la personne sur laquelle elle a été lancée, si bien sûr la volonté de son propriétaire est de tuer. Comme il s'agit d'Aata...

« S'il vous plaît, j'ai une femme, et une petite fi- »

L'homme ne termina pas sa phrase. La douleur explosa dans sa poitrine. Violente. Destructrice. Il avait toujours imaginé que lors de nos derniers instants, nous voyons les meilleurs moments de notre existence. La réalité est bien cruelle, car le pauvre hère ne pouvait que faire face au regard mi-bleu, mi-orangé de son agresseur. Celui-ci recula et poussa un soupir.

« Pourquoi t'as tout gâché Dave ? Tu as couru comme il faut, tu t'es débattu avec la rage et l'espoir de t'en sortir. Tu as vu tes chances s'amenuiser, et l'expression sur ton visage n'en était que plus plaisante ! Mais là... Je suis déçue. Mentir en prétextant que tu as une famille, juste pour essayer de sauver ta peau. »

La jeune femme, car c'est ce qu'elle était, ponctua sa phrase d'un coup rageur dans la hanche du corps inanimé. Un sentiment d'insatisfaction l'envahissait doucement, et elle savait que cela allait persister jusqu'à ce qu'elle trouve une nouvelle proie intéressante. Elle prit la dague qui pendait à sa ceinture et, se penchant sur le cadavre, récupéra le collier qui ornait son cou. Pour se consoler, elle se dit qu'elle allait pouvoir récupérer un joli magot quand elle rendrait ce gri-gri à son employeur. Elle le fit jongler de sa main libre, réfléchissant brièvement au fait que ce machin pourrait valoir d'avantage que ce qu'elle sera payée. Chassant ces pensées, elle se redressa et fixa l'homme immobile.

« Allons Dave, c'est ainsi que ça devait se passer. Tu ne pouvais pas voler ce truc et t'en tirer comme ça. Pas avec moi à tes trousses. Ne me regarde pas comme ça hein, j'y suis pour rien, t'es le seul responsable. »

Les yeux vitreux du mort semblaient la regarder sans la voir. Et comme à chaque fois, un frisson de plaisir la parcourut. Elle chassait depuis tellement longtemps, on pourrait croire qu'elle aurait fini par se lasser, mais apparemment ce n'était pas encore le cas. Elle aimait trop l'odeur du sang frais, le plaisir de voir la terreur naître dans le regard d'une future victime, mais surtout, le bref tremblement qui agitait leur corps alors qu'elle leur portait le coup final. Tout cela lui permettait généralement d'atteindre le sentiment ultime : la satisfaction. Chose que cet imbécile de Dave avait annulé du fait de ses paroles mièvres.

 

Il était une fois, dans un petit village paisible à quelques lieux d'Horror World, vivait une famille de chasseurs. Certes ils n'osaient s'aventurer dans la forêt terrible, mais ils récupéraient du gibier autour de ce lieu maudit. Ils vivaient de ce qu'ils attrapaient, et autant dire que certains hivers étaient durs. Pourtant, malgré cela, le couple avait des enfants. La plupart ne survivaient pas longtemps, mais ceux qui y parvenaient étaient plus robustes que les autres enfants. C'est parmi eux que se développa le monstre. Derrière son apparence de petite fille innocente se cachait un prédateur né. Elle commença par les fourmis, mais bien vite les petites ouvrières devenaient trop facile à piéger. Alors elle passa aux poules, aux chiens, aux oiseaux. Mais elle se lassa tout aussi vite. Un jour, au détour d'un jeu innocent entre enfants humains, elle accula dans un coin un petit garçon. Elle avait sept ans, il en avait cinq. Il avait confiance en cette autre enfant du village, alors ce n'est que lorsqu'elle serra fortement son petit cou qu'il commença à paniquer. Il voulut se débattre, mais elle était déjà bien plus forte. Ses mains resserraient leur étau de plus en plus. Les yeux du gamin se révulsaient, il voulait crier, mais aucun son ne sortait : la peur le paralysait. Et bien vite, son petit corps devint terriblement lourd. La petite fille le laissa retomber, un rictus de plaisir s'étala sur ses lèvres.

Le corps fut découvert quelques heures plus tard, caché dans un tonneau de l'allée. Elle avait peiné à l'y faire rentrer, mais cela avait porté ses fruits. Jamais elle ne fut soupçonnée, et dans sa tête s'imprima l'idée qu'elle était le chasseur, et non la proie. Le village entra en ébullition, et chacun était méfiant de son voisin. La terreur s'installa plus durablement lorsqu'un autre enfant, une fille cette fois, fut retrouvée ligotée à un arbre, dans un petit bois bordant le village. Quelqu'un lui avait tailladé le corps et avait fini par l'étrangler avec une corde. Une fois de plus, aucun coupable ne fut trouvé.

Les meurtres s'enchaînaient, mais rien ne trahissait la jeune fille. Un an s'était écoulé, de nombreuses familles avaient fui en constatant que les enfants étaient les proies de choix de ce détraqué mental. Ceux qui restaient, pensaient que la situation allait s'apaiser. Jusqu'à ce que la famille du chasseur soit entièrement décimée, à l'exception de leur fille de neuve ans. Feignant le traumatisme, elle se laissa prendre en charge par le doyen et chef du village.

On ne sait ce qui déclencha sa colère mais, une nuit, le village entier fut réduit en cendres, sans aucune trace d'un quelconque survivant. Fin ?

Pas vraiment. On raconte que la petite fille aurait grandi non loin de la forêt d'Horror World, certes elle n'y aurait pas pénétré, mais elle ne se serait pas fait attaquer le moins du monde. Serait-ce dû à son pouvoir ? Toujours est-il qu'elle serait désormais une tueuse à gage impressionnante, avec un taux de réussite inégalable !

« Arrêtes un peu avec tes histoires, bouffon ! Des gens comme ça, ça peut pas exister ! » beugla un homme installé au bar.

Le conteur se tourna vers lui, et lui adressant un sourire moqueur, répliqua d'un ton badin :

« Allons Dave, tu stresses parce qu'on dit qu'elle en a après toi... Mais tu sais, personne n'échappe à Aata, l'esprit traqueur... »
« Personne ♥ » compléta une voix féminine.